L’eau est symbole de vie. Elle est, parmi les quatre éléments, celui qui nous fascine le plus : elle est à la fois rare et abondante, elle peut changer d’état en quelques instants, elle peut faire vivre une infinité de personnes et la détruire en une poignée d’heures.
Calme ou agitée, de source naturelle ou rendue potable par les soins de l’homme, l’eau compose majoritairement notre corps comme notre planète.
Comment a-t-elle bâti son empire ? Pourquoi est-elle pour nous synonyme de bien être ?
Petite histoire de l’eau et des fontaines
Lors du colloque « L’eau, esprit vivant du jardin », Michel Baridon, historien de la culture retraçait le cheminement de l’eau dans nos jardins depuis l’antiquité.
Les Romains équipaient déjà leurs jardins de petites fontaines et disposaient même des vasques directement dans l’atrium de leurs maisons. Ces fontaines étaient des lieux de connexion entre l’homme et la nature, attirant oiseaux et insectes.
À cette époque, les fontaines sont déjà des éléments de décoration qui allient prouesses mécaniques et beauté. Le moyen âge délaissera le côté technique des fontaines à eau pour n’en garder que la pureté visuelle.
La fontaine devient alors un symbole lyrique et poétique puissant, qui représente aussi bien l’amour que les flots de paroles ou encore la liberté. Durant la renaissance, les jardins s’agrandissent, tout comme les plans d’eau et la puissance des jets d’eau qu’ils renferment ; un constat qui ira croissant jusqu’aux temps modernes et que l’on ne peut qu’approuver devant des jardins tels que ceux de Versailles. L’eau est devenue en quelques siècles un véritable symbole de pouvoir , de puissance de l’homme : il peut maîtriser ce géant qu’est l’eau.
Aujourd’hui, grâce à nos moyens technologiques, nous pouvons colorer l’eau, réellement ou visuellement parlant, grâce à des effets d’optique ou des jeux de lumière réglables, associer ses mouvements à de la musique, bref, en faire véritablement le cœur d’une représentation.
Quand l’eau nous transporte
L’eau est donc le symbole de la puissance, une puissance que l’on relie directement à celle de mère nature. L’eau est surprenante, merveilleuse, changeante, fuyante. Elle est à la fois insaisissable et techniquement maîtrisable.
Bachelard, dans l’Eau et les rêves, est le premier philosophe à se pencher sur le pouvoir de l’eau, à se demander pourquoi et comment elle nous passionne tant. C’est selon lui parce que l’homme, et entre autre les poètes et les écrivains, nous ont présenté l’eau comme source de liberté que l’homme la considère aujourd’hui ainsi. Il précise que sa fluidité mais aussi les différents sons qu’elle produit nous renvoient à la mélodie des mots et associe « parole de l’eau » à « parole humaine ».
Que l’on soit d’accord ou non avec Bachelard, il est indéniable que l’eau et les fluides nous transportent, physiquement comme mentalement. L’eau, ses bruits et même l’étude de ses mouvements, sont d’ailleurs au cœur de nombreuses techniques de relaxation. Devant une vaste étendue d’eau, un homme se sentira tout petit face à l’immensité de la nature.
Dans l’eau et sur l’eau, l’homme se sent libre de ses mouvements et peut pratiquer des activités sportives intenses et libératrices. Ces sont toutes ces images qui nous viennent à l’esprit, toute cette symbolique qui nous apparaît, lorsque nous nous arrêtons devant des jeux d’eau.
Préserver la nature et l’eau à la fois : les nouveaux enjeux écologiques
Depuis quelques décennies, l’homme a pris conscience que l’eau qui pouvait le libérer et le faire voyager devait être protégée et économisée. Des enjeux qui se remarquent à grande échelle comme pour les plus simples particuliers.
L’eau est précieuse et même lorsqu’elle est utilisée à des fins artistiques, elle doit l’être intelligemment. L’homme, c’est à dire les particuliers, les sociétés, les municipalités, doivent veiller à ce que l’eau ne soit ni polluée, ni gaspillée ; de nouveaux enjeux écologiques et économiques qui conditionnent l’utilisation de l’eau aujourd’hui sans pour autant la restreindre.